Le 1er octobre 2020, les élèves de troisième se sont rendu au parc Héol à Brest pour une journée de recherche artistique sur la question de l’habitat.

En amont, les élèves ont travaillé en français sur une partie du texte d’Eva Bondon, « Maison aux quatre vents » et ont en tête la question de l’habitabilité, de l’espace construit et habité en perpétuelle transformation… La question de l’habitat a vite rejoint les questions de l’environnement et de l’histoire d’un territoire.
Pour le jour de la sortie, les élèves avaient apporté avec eux un objet fétiche, qui vient de chez eux et qui va leur servir dans le parc pour créer leur récit et leur « habitat ».

Les élèves et leurs professeurs de français, d’histoire-géographie et d’arts plastiques sont arrivés à pied de leur collège jusqu’au Parc Eole où nous nous préparons à passer le journée.
Le trajet pour parvenir au parc est ponctué de brèves pauses pour observer le paysage et le « raconter » dans son développement historique, du rural à l’urbain, et dans son futur proche (en effet, du collège au parc Eole, les chantiers se succèdent).

Les élèves et leurs professeurs retrouvent l’équipe artistique du théâtre du grain à l’entrée du parc Eole.
Le temps semble alors nous sourire... malgré quelques petites gouttes...
Nous partons pour notre ballade découverte du parc Eole.

Nous donnons 30mn à trois quarts d’heure aux élèves pour découvrir en autonomie et par petits groupes le parc Eole. Ils doivent faire attention à ce qui les attire particulièrement, le plus grand, le plus petit, le proche et le lointain. Ouvrir grand ses oreilles et ses yeux.

Les élèves doivent aussi repérer, se mettre d’accord sur le ou les endroits dans ce parc où ils aimeraient construire leur « cabane » , la cabane de l’enfance, son lieu à soi , « sa chambre à soi » dans lequel ils verraient bien leurs objets fétiches s’installer et habiter.

En groupe de quatre, ils se dispersent avec enthousiasme, chacun dans sa quête. Chaque groupe est équipé d’une tablette numérique qui lui permet de photographier, filmer, enregistrer, garder des traces.

Un point de rdv est donné dans une demi heure.
Au moment de nos retrouvailles, il se met alors à pleuvoir. On s’abrite sous quelques arbres. Mr Ulvoas , professeur d’histoire-géographie continue de raconte l’histoire du parc Eole. On essaie d’imaginer le site avant sa transformation en parc par les artistes Louis Maunoury et Nils Udo en 1985. Mais le ciel se déchire et le déluge commence et ne s’arrête plus.
Décision est prise de se rapatrier au collège. Il est 11h. Notre balade aura duré deux heures. Nous passons par le parking du centre commercial à proximité, puis sa galerie pour prendre le tramway direction l’établissement.
Nous arrivons tous trempés mais heureux de ce temps de ce bout d’aventure dans le parc. On s’installe alors dans la salle d’arts plastiques : les vestes sèchent, certains élèves changent de vêtement (la vie scolaire a toujours quelques vêtements de rechange au sec). Nous commençons par envoyer les images et vidéo sur pearltrees. Puis s’ensuit un échange très riche sur ce que les élèves ont observé pendant leur visite en autonnomie dans le parc Eole. Une élève et Anaïs Cloarec du théâtre du Grain notent certains mots-clés au tableau. Cette base ainsi que les images prises par les élèves et mises à leur disposition servira à entrer dans le récit après le repas.

Déjeuner à la cantine . On se réchauffe.

L’après midi, la salle d’arts plastiques et le hall du foyer des élèves de SEGPA deviennent nos espaces de travail.
C’est là que les élèves vont par groupe, accompagnés et guidés par les artistes et les professeurs , fabriquer, avec des tables, des chaises, du carton, des bouts de bois, de la ficelle, du papier kraft, du scotch et des épingles à linge, leur cabane, ou autre habitat et écrire un texte en rapport avec cet espace. La forme du texte est laissé à l’appréciation du groupe. Des formes diverses auront été choisies essentiellement centrées sur le dialogue cependant.
Ils ont commencé après le repas à construire une histoire, un conte, un poème, un dialogue avec les personnages/habitants, inspirés de cet imaginaire déjà mis en route dans le parc.
Une heure et demi plus tard ,nous découvrirons :

La cabane Manga : cabane parcours entre des tables et des bouts de bois posés au sol. Une pièce dans un non-lieu, le tri des âmes, des vivants et des non-vivants qui èrent...
La chambre des filles : cabane toute en carton posée sur des sièges en mousse, les filles, Maéva, Fanny et Dorentha, s’installent confortablement et démarrent un dialogue sur ce que pourrait être leur habitat futur...
La cabane sous la table : Des lianes, un rideau végétal en raphia et bois noués et suspendus, une cachette derrière sous la table... Nous nous retrouvons dans le parc, il pleut à verse, il faut s’abriter, qu’est-ce qu’on fait ? On joue aux cartes et soudain...
La maison de Betty : Bien installé dans un habitat très ancien construit par leurs propres mains et un mercenaire qui d’un coup d’épée vient tout détruire
Le village , sa mairie et son pont : les décisions du Maire et les réactions de sa population nous font passer par des saynètes quasi comiques...

Chaque groupe présente aux autres leur travail.
Un petit temps d’échange à bâton rompu sur ce qui vient d’être vu et vécu au cours de cette journée..
De nombreuses photos, de films de cette journée ont été faits. Cette matière sera répertoriée et organisée ultérieurement. Le travail sera prolongé en arts plastiques à travers une approche de la question de l’échelle et de l’habitabilité, ce qui permettra de découvrir le travail de Nils Udo et Louis Maunoury avec davantage de temps. Une exposition au sein du collège permettra de revenir sur ces différents moments de travail interdisicplinaire et en partenariat avec des professionnels.